Dans quelle mesure l'objet présenté se réfère-t-il à un monde meilleur ?

Ecorce de bou­leau avec aqua­relle noire. Trou­vé en été 2020 au lac Ball Club près de Grand Marais, MN, USA.

En vacances à l’é­té 2020, je cher­chais dans la forêt de l’é­corce de bou­leau sur laquelle peindre. J’a­vais écrit sur le concept de « boucle étrange » de Hof­stad­ter et sur son lien avec les Six Mémos de Cal­vi­no. (Une étrange boucle est l’i­dée de pro­ces­sus cycliques qui « tra­versent les niveaux » et intègrent divers élé­ments pour pro­vo­quer l’au­to­ré­fé­rence et la prise de conscience à tra­vers le temps, y com­pris l’in­tel­li­gence). Je crois que Six Memos fait réfé­rence au « Goe­del Escher Bach » (GEB) de Hof­stad­ter par sa sec­tion finale inache­vée « Consis­tance » qui cor­res­pond au cha­pitre IV de GEB « Consis­tance, Com­plé­tude et Géo­mé­trie », parce que les deux traitent d’œuvres d’art inache­vées et de la nature « inache­vée » de l’art et de la conscience. J’ai créé l’i­mage de la meule de mou­lin peinte sur l’é­corce en été 2018 pour une ins­tal­la­tion « cercle de pierre » qui se répète chaque année et qui concerne Six Memos, appe­lée « Sol­sti­zio Cal­vi­no », une réfé­rence à l’i­dée pré­his­to­rique de l’as­tro­no­mie comme mou­lin telle que décrite par San­tilla­na qui est citée dans Six Memos. J’ai trou­vé plu­sieurs bons mor­ceaux d’é­corce de bou­leau posés sur le sol et séchés pour être peints, dont un petit mor­ceau natu­rel­le­ment enrou­lé en forme de möbius, comme il est expli­qué dans GEB. L’i­mage de la meule est liée au fleuve Mis­sis­sip­pi et à la façon dont les mou­lins à farine ont contri­bué à la construc­tion de la ville de Min­nea­po­lis. Trou­ver et peindre cet objet était pour moi une uto­pie car c’é­tait un heu­reux hasard et cela m’a per­mis de com­prendre avec espoir une nou­velle hypo­thèse que j’ai créée à l’é­té 2019. Cette hypo­thèse affirme que la Joconde est une image cyclique de la com­plexi­té pla­né­taire dans laquelle le flux d’eau, le temps géo­lo­gique et le flux de l’his­toire de la tech­no­lo­gie (sym­bo­li­sé par le pont de pierre et le vête­ment) en rela­tion avec l’ex­pé­rience humaine expriment une vision de l’es­poir et du pro­grès que Léo­nard a conçue comme une com­mu­ni­ca­tion spé­ci­fique au moment pré­sent du monde, un mes­sage qui reste cruel­le­ment mécon­nu cinq cents ans plus tard.

C'est ainsi que j'imagine un monde meilleur:

Grâce à des recherches sur la rela­tion entre les neu­ros­ciences et la médi­ta­tion, j’en suis venu à croire que la médi­ta­tion (com­prise de nom­breuses manières dif­fé­rentes par de nom­breuses cultures, sou­vent en termes esthé­tiques) est fon­da­men­tale pour la neu­ro­plas­ti­ci­té et les réseaux fonc­tion­nels qui sous-tendent le fonc­tion­ne­ment du cer­veau, y com­pris l’ap­pren­tis­sage, l’im­pro­vi­sa­tion et l’a­dap­ta­tion com­pris comme des fonc­tions essen­tielles de la conscience et de l’in­tel­li­gence. La médi­ta­tion est donc fon­da­men­tale pour la science et l’art en tant qu’ac­ti­vi­tés humaines, tant au niveau de la théo­rie que de la pra­tique.
Une pla­nète dans laquelle la médi­ta­tion, trop sou­vent divi­sée en sys­tèmes de doc­trine en guerre, pour­rait être étu­diée et pra­ti­quée plus lar­ge­ment pour­rait être moins sujette aux ravages des­truc­teurs et au temps per­du à cause de la haine, de la peur et des trau­ma­tismes per­pé­tués dans le monde humain et natu­rel. La pla­nète pour­rait même deve­nir la seule à pou­voir réduire ces pré­ju­dices à l’a­ve­nir et répa­rer les dom­mages accu­mu­lés.
L’art et la science occi­den­tale tentent de rat­tra­per la neu­ros­cience de la médi­ta­tion, mais les pro­grès sont par­fois trop lents, en par­tie parce que les inter­re­la­tions à car­to­gra­phier et les concepts à inté­grer forment un tis­su trop com­plexe pour être com­pris rapi­de­ment et faci­le­ment et trop trans­dis­ci­pli­naire pour avoir été repris par les pro­fes­sions d’ex­per­tise de plus en plus cloi­son­nées. Les ten­ta­tives de s’en­ga­ger dans cette com­plexi­té et de la com­prendre sont aus­si par­fois per­çues comme désta­bi­li­sant la socié­té et met­tant en péril les tra­di­tions, alors qu’elles sont au cœur du mes­sage et de la mis­sion de presque toutes ces mêmes tra­di­tions ! Leo­nar­do a com­pris ces dilemmes au début de l’ère moderne et nous sommes tou­jours pris sous leur emprise alors que nous appro­chons de sa fin.
Comme le fait de se concen­trer sur un exemple par­ti­cu­lier et illus­tra­tif peut par­fois aider à cata­ly­ser des chan­ge­ments de per­cep­tion, la Joconde pour­rait être par­ti­cu­liè­re­ment per­ti­nente pour notre époque. La bourse Leo­nar­do est vaste et les écrits sur la Joconde sont volu­mi­neux, mais elle n’a jamais consi­dé­ré que la signi­fi­ca­tion du pont à l’ar­rière-plan de la Joconde puisse être une méta­phore du flux de l’his­toire de la science, de la tech­no­lo­gie et de l’ar­ti­fice humain sur de longues périodes. (On pense que le pont ne sym­bo­lise et n’ex­prime exac­te­ment rien, à l’ex­cep­tion peut-être de l’o­pi­nion de Car­lo Star­naz­zi en 2008 selon laquelle le pont repré­sente le tra­vail d’in­gé­nie­rie de Leo­nar­do pour relier deux sys­tèmes flu­viaux par un canal sur­éle­vé navi­gable, et du com­men­taire de Robert Zwi­j­nen­berg en 2012 selon lequel le pont relie le macro­cosme au micro­cosme ; voir le lien ci-des­sous).
Pour ouvrir la dis­cus­sion sur la signi­fi­ca­tion pos­sible du pont en tant que A) un emblème de l’ac­ti­vi­té humaine dans le pay­sage pri­mor­dial qui, autre­ment, n’en repré­sente aucun, B) un lien entre le macro­cosme de l’ar­rière-plan et le micro­cosme du pre­mier plan, et C) un sym­bole de la tech­no­lo­gie à tra­vers l’his­toire qui s’é­coule et « tisse » le « vête­ment » du pré­sent tech­no­lo­gique ne s’ins­crit dans aucun pro­gramme de bourses de Léo­nard pas­sé ou actuel. Cepen­dant, une telle dis­cus­sion est conce­vable et réa­li­sable si les « bar­rières à l’en­trée » de ces idées peuvent être sur­mon­tées (peut-être par une dis­cus­sion dans des lieux non tra­di­tion­nels, par des non-experts, en accueillant bien sûr les contri­bu­tions des experts mais sans annu­ler la dis­cus­sion sim­ple­ment à cause d’un désac­cord entre experts). Les tra­vaux de Mar­tin Kemp concer­nant la dyna­mique des flux expri­mée par le vête­ment, les rivières, la géo­lo­gie et l’a­na­to­mie humaine dans le tableau peuvent être appli­qués au pont comme point de départ.
Le contraste entre la tech­no­lo­gie, l’in­gé­nie­rie et l’his­toire du pont et du vête­ment est bien sûr le sujet prin­ci­pal du tableau : la conscience humaine active de la per­sonne assise et, en se reflé­tant aux niveaux neu­ro­nal et concep­tuel, celle du spec­ta­teur. Leo­nar­do a beau­coup écrit sur l”  »Expé­rience » (ou « Expe­rien­tia ») qui, selon lui, est le prin­cipe et le pro­ces­sus clés au cœur de l’art et de la science (les inté­grant ain­si ensemble). La Joconde peut être com­prise comme un por­trait allé­go­rique de l’Ex­pé­rience (com­pa­rable au por­trait allé­go­rique que Léo­nard pro­po­sa pour le Duc de Milan comme autre abs­trac­tion, la Bonne For­tune).
Voi­ci quelques cita­tions sur l’Ex­pé­rience tirées des car­nets de Léo­nard :
« Bien que je ne puisse pas, comme eux, citer d’autres auteurs, je m’ap­puie­rai sur ce qui est beau­coup plus grand et plus digne – sur l’ex­pé­rience, la maî­tresse de leurs Maîtres. Ils se pro­mènent gon­flés et pom­peux, habillés et déco­rés avec [les fruits], non pas de leur propre tra­vail, mais de celui des autres. Et ils ne me lais­se­ront pas faire le mien ».

« Je suis plei­ne­ment conscient que le fait que je ne sois pas un homme de lettres peut ame­ner cer­taines per­sonnes arro­gantes à pen­ser qu’elles peuvent avec rai­son me cen­su­rer, en pré­ten­dant que je suis un homme sans lettres. Idiots ! Ne savent-ils pas que je peux répondre en disant, comme Marius aux patri­ciens romains : « Ceux qui se parent du tra­vail des autres ne me per­met­tront pas d’a­voir le mien » ? Ils diront que, faute d’a­voir appris à lire, je ne peux pas expri­mer cor­rec­te­ment ce que je veux expli­quer. Savent-ils que mes sujets sont basés sur l’ex­pé­rience plu­tôt que sur les paroles des autres ? Et l’ex­pé­rience a été la maî­tresse de ceux qui ont bien écrit. Et donc, en tant que maî­tresse, je la recon­naî­trai et, dans tous les cas, je la don­ne­rai comme preuve ».
« Beau­coup pen­se­ront qu’ils peuvent rai­son­na­ble­ment me blâ­mer en allé­guant que mes preuves s’op­posent à l’au­to­ri­té de cer­tains hommes tenus en haute estime par leurs juge­ments inex­pé­ri­men­tés ; ne consi­dé­rant pas que mes œuvres sont la ques­tion de l’ex­pé­rience pure et simple, qui est la seule vraie maî­tresse. Ces règles sont suf­fi­santes pour vous per­mettre de dis­tin­guer le vrai du faux – et cela aide les hommes à ne cher­cher que ce qui est pos­sible et avec la modé­ra­tion vou­lue – et à ne pas vous enve­lop­per dans l’i­gno­rance, ce qui ne peut avoir aucun bon résul­tat, de sorte qu’au déses­poir vous vous aban­don­ne­riez à la mélan­co­lie ».
« Ces règles vous per­met­tront d’a­voir un juge­ment libre et sain ; car le bon juge­ment naît d’une com­pré­hen­sion claire, et une com­pré­hen­sion claire vient de rai­sons déri­vées de règles saines, et les règles saines sont la ques­tion de l’ex­pé­rience saine – la mère com­mune de toutes les sciences et de tous les arts ».
« L’ex­pé­rience, l’in­ter­prète entre la nature for­ma­trice et la race humaine, enseigne com­ment cette nature agit chez les mor­tels ; et être contraint par la néces­si­té ne peut agir autre­ment que comme la rai­son, qui est son gou­ver­nail, l’o­blige à agir ».
« La sagesse est la fille de l’ex­pé­rience. »
« La nature est pleine de causes infi­nies qui ne se sont jamais pro­duites dans l’ex­pé­rience. »
« L’ex­pé­rience ne se trompe jamais ; ce sont seule­ment vos juge­ments qui se trompent en se pro­met­tant des effets tels qu’ils ne sont pas cau­sés par vos expé­riences. »
« L’ex­pé­rience ne se trompe pas ; ce sont seule­ment vos juge­ments qui se trompent en atten­dant d’elle ce qui n’est pas en son pou­voir. Les hommes se plaignent à tort de l’Ex­pé­rience ; avec beau­coup d’a­bus, ils l’ac­cusent de les éga­rer mais ils mettent l’Ex­pé­rience de côté, se détour­nant d’elle avec des plaintes quant à notre igno­rance qui nous fait être empor­tés par des dési­rs vains et insen­sés de nous pro­mettre, en son nom, des choses qui ne sont pas en son pou­voir ; disant qu’elle est fal­la­cieuse. Les hommes sont injustes en se plai­gnant de l’Ex­pé­rience inno­cente, l’ac­cu­sant constam­ment d’er­reur et de fausses preuves ».
« Tout ins­tru­ment exige d’être fait par l’ex­pé­rience. »
Quel est le rap­port entre cette hypo­thèse de l’ex­pé­rience et la forme mobius de l’é­corce, l’i­mage de la meule, Cal­vi­no et Hof­stad­ter ? Prin­ci­pa­le­ment par le biais de la forme tour­billon­naire que l’on voit dans le châle de la baby-sit­ter, qui ren­voie aux nom­breuses études détaillées sur l’é­cou­le­ment de l’eau dans les car­nets de Léo­nard. Leo­nar­do pen­sait que les tour­billons étaient essen­tiels à la capa­ci­té de l’eau à pro­vo­quer l’é­ro­sion et expli­quait son com­por­te­ment lors­qu’elle ren­con­trait des obs­tacles. Il les consi­dé­rait comme une cause prin­ci­pale de l’é­ro­sion, et donc de la géo­lo­gie des mon­tagnes et des rivières. La com­pré­hen­sion et la ges­tion de l’é­cou­le­ment de l’eau par l’in­gé­nie­rie ont été la clé de son tra­vail de « maître de l’eau », titre qui lui a été accor­dé par la ville de Flo­rence, notam­ment pour la pré­ven­tion de l’é­ro­sion, la ges­tion des inon­da­tions, l’in­gé­nie­rie de la navi­ga­bi­li­té pour assu­rer le trans­port et la dis­tri­bu­tion de l’éner­gie aux mou­lins de la ville. Léo­nard a éta­bli des paral­lèles avec les tour­billons d’eau à tra­vers des phé­no­mènes très divers tels que l’aé­ro­dy­na­mique, la bio­lo­gie des plantes (comme les feuilles, les racines, les branches, etc.), la fri­sure des che­veux (Kemp), la fabri­ca­tion de fils de laine et de tex­tiles, et les mathé­ma­tiques des nœuds géo­mé­triques.

Il est donc tout à fait rai­son­nable de com­pa­rer l’ap­proche de Léo­nard des tour­billons et du « tres­sage » (tel qu’ex­pri­mé par Hof­stad­ter comme « la tresse d’or éter­nelle » de la conscience) au concept de la boucle étrange (décrite dans GEB ch. XX comme « un tour­billon où tous les niveaux se croisent »). Sur un plan plus per­son­nel, ce sont les obser­va­tions de Cal­vi­no sur Léo­nard en tant qu’au­teur de mil­liers de pages de manus­crits, et pas seule­ment en tant qu’ar­tiste visuel, aux pages 77–80 de Six Memos qui m’ont inci­té à regar­der la Joconde d’un œil neuf et à consi­dé­rer le pont comme un élé­ment sym­bo­lique, thé­ma­tique et visuel, cen­tral à l’œuvre et direc­te­ment lié aux car­nets de Léo­nard, plu­tôt que comme un simple détail pit­to­resque de l’ar­rière-plan. Léo­nard a dit : « La pein­ture est une poé­sie qui est vue et non enten­due, et la poé­sie est une pein­ture qui est enten­due mais non vue. Ces deux arts, que vous pou­vez appe­ler tous deux soit poé­sie soit pein­ture, ont ici échan­gé les sens par les­quels ils pénètrent l’in­tel­lect ». La Joconde est un exemple de cette trans­cen­dance inten­tion­nelle et consciente du médium et de la forme. Sché­ma­ti­que­ment, l’i­mage de la pierre meu­lière est une coupe trans­ver­sale d’un vor­tex d’eau (com­pa­rable au yin-yang, au cercle uni­taire, etc.), et je crois que Léo­nard sug­gère que l’Ex­pé­rience elle-même est une « tresse » de l’hu­ma­ni­té avec la nature – un vor­tex com­plexe dans lequel nous nous inté­grons à la réa­li­té envi­ron­ne­men­tale et « deve­nons nous-mêmes » comme une danse ou un pro­ces­sus dyna­mique d’in­te­rac­tion à tra­vers le temps (peut-être expri­mé par Léo­nard comme « La néces­si­té est la maî­tresse et la gar­dienne de la Nature »). Visuel­le­ment et ima­gi­na­ti­ve­ment, je vois main­te­nant plu­sieurs formes basées sur des boucles et des tour­billons dans la Joconde : le flux des rivières, les boucles des che­veux, le flux du châle en spi­rale, le pont-canal qui tra­verse la rivière sur la droite, la bro­de­rie tres­sée de l’en­co­lure du vête­ment, les plis en spi­rale des manches, la « boucle » que je res­sens lorsque je par­tage un contact visuel avec la baby-sit­ter, et les oscil­la­tions de la célèbre expres­sion faciale de la baby-sit­ter.
Le rôle cen­tral et inté­gra­teur de l’ex­pé­rience médi­ta­tive dans la théo­rie et la pra­tique de l’art, de la lit­té­ra­ture, des neu­ros­ciences et des réseaux pour­rait deve­nir un élé­ment trans­for­ma­teur dans le déve­lop­pe­ment d’un modèle hip­po­cra­tique d’a­gence anthro­po­cène. L’ac­cent moral dans la Joconde est de pla­cer l’ex­pé­rience humaine dans un pré­sent vécu et incar­né à une posi­tion de plus grande valeur que l’en­vi­ron­ne­ment tech­no­lo­gique manu­fac­tu­ré et conçu (mal­gré sa magni­fi­cence fré­quente). En tant que créa­teur et décou­vreur, l’Ex­pé­rience doit être valo­ri­sée davan­tage que la tech­no­lo­gie ou ses pro­duits. Ces der­niers devraient être une aide ou un sou­tien à l’hu­ma­ni­té (un pont ou un vête­ment) à ne pas confondre avec l’hu­ma­ni­té elle-même, ni être pla­cés dans une posi­tion de domi­na­tion sur les capa­ci­tés humaines de vision, d’i­ma­gi­na­tion, de créa­tion, de décou­verte et de com­pré­hen­sion. Cela cor­res­pond à l’i­dée de « concep­tion cen­trée sur l’homme », mais l’a­mène à un espace beau­coup plus riche et com­plexe, avec des dimen­sions cultu­relles, bio­lo­giques et tech­no­lo­giques. Tout cela est influen­cé par la fas­ci­na­tion et l’ad­mi­ra­tion de Leo­nar­do pour les orga­nismes vivants dans toute leur diver­si­té, dans tous les domaines de la nature.
Alors que l’ère de l’An­thro­po­cène suc­cède à l’ère moderne – c’est-à-dire que l’ère où les humains sont « nou­veaux » s’ef­face pour lais­ser place à une ère où notre pré­sence est deve­nue mature et façonne notre pla­nète de manière tota­li­sante – un concept hip­po­cra­tique d’a­gence est clai­re­ment néces­saire. Les para­digmes médi­caux n’ont jamais été aus­si per­ti­nents pour notre réa­li­té mon­diale, qu’il s’a­gisse de la pan­dé­mie de virus, du chan­ge­ment cli­ma­tique ou de la résur­gence des haines eth­no­na­tio­na­listes. Leo­nar­do a écrit que « je ne me lasse jamais d’être utile » et « au ser­vice des autres, je ne peux pas en faire assez ». Ces convic­tions peuvent ins­pi­rer un nou­veau type d’a­gence pour cha­cun d’entre nous en tant qu’ar­tistes et scien­ti­fiques dans nos propres capa­ci­tés. Le dés­in­té­res­se­ment, le prag­ma­tisme, le fon­de­ment pro­ba­toire et l’ho­lisme de la méthode d’Hip­po­crate peuvent deve­nir plus qu’un cre­do pro­fes­sion­nel pour les soins de san­té et peuvent éclai­rer la voie vers de nou­veaux concepts d’a­gence éco­no­mique, esthé­tique, sociale et per­son­nelle. C’est l’a­dap­ta­tion logique à une époque défi­nie par les patho­lo­gies infli­gées à l’en­vi­ron­ne­ment pla­né­taire par notre propre pré­sence humaine. Les bien­faits de la médi­ta­tion pour la san­té sont bien éta­blis, et la Joconde peut être uti­le­ment com­pa­rée et ali­gnée sur des para­digmes axés sur la san­té aus­si divers que le boud­dhisme (y com­pris le sou­rire de la sculp­ture boud­dhiste), l’hel­lé­nisme (y com­pris le sou­rire de la sta­tuaire grecque archaïque et la théo­rie médi­cale ancrée dans la tra­gé­die clas­sique), les tra­di­tions indi­gènes de l’as­tro­nome, du cer­ceau sacré et de l’as­tro­no­mie (comme le poi­gnard solaire d’A­na­sa­zi), et d’autres tra­di­tions du cercle de pierre comme les struc­tures osseuses de mam­mouths russes de Sto­ne­henge qui se sont éten­dues à la pré­his­toire.
En 2020, il n’existe aucune publi­ca­tion ou orga­ni­sa­tion cen­trale tra­vaillant sur ces hypo­thèses – « pas de lieu » pour ain­si dire -, elles doivent donc être explo­rées et incar­nées par cha­cun d’entre nous dans sa propre vie, dans la façon dont nous nous expri­mons, par­lons avec nos amis et col­lègues, etc. C’est tout à fait nor­mal !

Liens et réfé­rences

Kemp, Mar­tin. Mona Lisa : the People and the Pain­ting, 2017. Video from Aspen Confe­rence 2017. https://www.youtube.com/watch?v=xtYhVk7qsSI
Star­naz­zi, Car­lo. Leo­nar­do from Tus­ca­ny to the Loire, 2008.
Hof­stad­ter, Dou­glas. Godel, Escher, Bach, 1979.
Cal­vi­no, Ita­lo. Six Memos for the Next Mil­len­nium, 1985.
Aus­tin, James. Zen and the Brain, 1998. Chase, Chance, and Crea­ti­vi­ty, 1979.
Sporns, Olaf. Net­works of the Brain, 2010.
Jouan­na, Jacques. Hip­po­cra­tic Medi­cine and Greek Tra­ge­dy, 2012.
Cajete, Gre­go­ry. Look to the Moun­tain, 1994.
https://en.wikiquote.org/wiki/Leonardo_da_Vinci
http://www.bbk.ac.uk/hosted/leonardo/newsmay2012.pdf, Zwi­j­nen­berg p. 9

Images de Leo­nar­do
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Old_Man_with_Water_Studies.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_vinci,_Canal_bridge.jpg
https://www.rct.uk/collection/912284/anbspmap-of-imola
https://www.rct.uk/collection/912681/a sche­ma­ti­sed-plan-of-flo­rence
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Studies_of_Water_passing_Obstacles_and_falling.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Study_for_the_Head_of_Leda.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_vinci,_Drawings_of_Water_Lifting_Devices.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vinci,_Leonardo_Da_-_Ornithogalum_(Star_of_Bethlehem).jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_Vinci,_Portrait_of_Isabella_d%27Este.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_Vinci_-_RCIN_912666,_Recto_Studies_of_vortices.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_Vinci_-_The_drapery_of_the_Madonna%27s_arm,_c.1510–15.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leonardo_da_Vinci_-_All%C3%A9gorie_au_miroir_solaire,_INV_2247,_Recto.jpg
https://mostre.museogalileo.it/motoperpetuo/en/leonardo%E2%80%99s-studies-on-perpetual-motion-diagrams-and-geometric-drawings?drawing-of-an-archimedes-screw-codex-atlanticus-f-550 v

Concepts et phrases clés :

The Mind­ful Mona Lisa
The bridge-garment-expe­rience hypo­the­sis
Hip­po­cra­tic Anthro­po­cene Agen­cy
Right hand “poin­ting” to the left sleeve in a graf­ted spi­ral
Calvino’s unwrit­ten sixth memo “Consis­ten­cy” refers to GEB chap­ter IV

Ce texte a été traduit par une machine. Voir le texte original.

Max, Minneapolis, Minnesota